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La conversion de Jacques (303)

La conversion de Jacques (303)
Ruth était une croyante. Jacques était un incrédule. Sourde à toute remontrance, la jeune fille s’obstina dans sa propre volonté et l’épousa au mépris de l’enseignement de la Parole de Dieu, 2 Corinthiens 6 :14
« Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. »
Le jeune époux ne tarda pas à montrer ses vrais sentiments. Il finit par interdire à sa femme d’aller dans un lieu de culte. Elle répliqua avec vivacité. Il la frappa.
Pour la première fois, sur ce visage qui l’avait charmée, elle découvrit une expression cruelle. Elle céda et garda secrète toute l’amertume de son cœur.
L’homme le sentit et s’en aigrit. Plus de caresses, plus de douces paroles mais des injures, des blasphèmes et des coups.
Un soir, une voisine vint inviter Ruth à des réunions d’évangélisation. La jeune femme secoua la tête, découragée :
— Inutile, Lucie. Jacques m’a dit qu’il m’assommerait si je retournais à une réunion et je sais qu’il est homme à le faire.
— Vous serez de retour avant qu’il ne rentre du travail. Ne m’avez-vous pas dit que vous étiez une chrétienne ?
— Je l’étais effectivement… Eh bien, j’irai.
Et elle y alla. Elle entendit la Parole de Dieu et ce fut pour elle comme une pluie qui tombe sur une terre desséchée, comme des ondées qui arrosent la campagne.
Nous dit le Psaumes 72 : 6.
Lorsque Jacques rentra, le soir, il remarqua que sa femme paraissait plus heureuse que de coutume. Il ne voulut pas la questionner, mais il se promit de surprendre le secret de cette joie.
Le soir suivant, Ruth retourna à la réunion.
— Il est bon, disait-elle à sa voisine, de sentir que j’ai un Ami, un Ami céleste qui ne peut me tromper.
Ruth sortit un peu avant la fin de la réunion. Mais, quand elle approcha de sa demeure, elle vit sur le pas de la porte, son mari qui l’attendait. Il s’effaça pour la laisser entrer et verrouilla la porte.
— D’où viens-tu ? demanda-t-il.
— De la réunion.
— Très bien. Tu as eu ton plaisir, tu dois le payer.
— Écoute, Jacques… dit-elle en suppliant.
Inutile ! Nous ne décrirons pas la scène de violence qui suivit. Après l’avoir rouée de coups, le tyran la repoussa du pied et sortit.
Le lendemain, aussi invraisemblable que cela paraisse, Ruth retourna à la réunion. Sur le seuil de la porte, elle rencontra le pasteur :
— Pardon, Monsieur le pasteur, je voudrais que ce soir on prie tout spécialement pour mon mari, Jacques.
— Nous le ferons, Madame.
Ce soir-là, Jacques n’alla pas au cabaret. Il se demandait si sa femme oserait enfreindre son commandement. Il la vit tout à coup qui entrait dans la salle de réunion. Il tira de sa poche un large couteau, l’ouvrit, s’avança et se glissa dans le fond de la salle. Il n’écoutait rien : son cœur était plein de ses projets de vengeance. Tout à coup, il entendit ces mots :
« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et moi, je vous donnerai du repos. »
Il n’écoutait plus, mais il ne pouvait se défaire de cette parole entendue. Il remarqua un ami debout, au fond de la pièce. Il s’approcha :
— C’est vous qui promettez le repos ? Ou c’est l’autre monsieur ? Demanda Jacques.
— Monsieur, vous êtes venu ici, ce soir, pour trouver le chemin de la paix ?
— Non, Monsieur, je suis venu pour tuer ma femme - et il montra la lame de son couteau,
— mais je veux savoir maintenant si ce que j’ai entendu est vrai.
— Oui, Monsieur nous vous confirmons qu’il donne le repos.
Jacques écoutait le chant du dernier cantique. Le prédicateur se leva :
— Une femme demande que l’on prie instamment ce soir pour son mari, Jacques.
L’homme tressaillit. Une prière s’éleva vers Dieu dans un silence recueilli. La réunion était finie. Quelques amis l’entourèrent, l’homme qui se hâtait vers la porte.
— Attendez, Monsieur, nous désirons vous montrer le chemin du repos.
— Vous ne savez pas qui je suis : il n’y a pas de repos pour moi.
On lui parla de Jésus qui purifie le pécheur par son sacrifice.
— Ce n’est pas pour moi, disait Jacques. Je voulais tuer ma femme. Depuis que je suis enfant, je n’ai prononcé le nom de Dieu que pour jurer ou pour blasphémer. Il ne peut pas me pardonner.
Les heures s’écoulaient dans une lutte sans résultat. L’ennemi de nos âmes retenait sa victime.
Mais le Sauveur allait la lui arracher. Peu à peu le doute fit place à la confiance. Jacques tomba sur ses genoux et s’écria convaincu :
— Oui, je crois que Dieu m’aime. Je crois que le Seigneur Jésus est mort pour moi.
Derrière lui, une femme éclata en sanglots, pleurant de joie et bénissant son Dieu. Aux premières heures du matin, tous se retirèrent laissant Jacques implorer le pardon de sa femme après avoir obtenu le pardon de Dieu
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